Dorothée & Jean : la cérémonie laïque

Nous retrouvons Dorothée et Jean pour la 3e partie, où, après avoir évoqué leurs envies et leur organisation, ils nous parlent de la cérémonie laïque ! Vous êtes nombreux à chercher des exemples concrets de cérémonie laïque, en voici un de plus (vers la fin de l’article, vous avez le déroulement de la cérémonie), mais n’oubliez pas qu’une cérémonie réussie ressemble avant tout aux mariés … d’où l’importance de toutes les questions qui suivent !

Pourquoi se marier ?

Il est important pour nous d’être une famille dont tous les membres portent le même nom (ainsi nous n’envisagions pas d’avoir des enfants sans être épouse et époux). Nous avons d’ailleurs choisi de porter tous les deux la juxtaposition de nos noms de famille, pour bien marquer la création d’un nouveau noyau familial et autant pour l’un que pour l’autre l’entrée dans la belle-famille.
Le mariage était aussi pour nous un moyen d’être reconnu par la société en temps que couple.
Enfin, nous cherchons certainement à répéter un schéma, celui de nos parents que nous voyons heureux après plus de 30 ans de vie commune. Parce que je  voulais me lier à Jean de manière indissoluble, lui « promettre » ma vie et la lui confier devant notre famille et nos amis, que je voulais m’engager devant les autres, qu’ils me rappellent toujours la promesse donnée.

Pourquoi une cérémonie laïque ?

Pendant notre réflexion sur la forme de notre mariage, nous voyions le mariage civil comme un moment très administratif et très court ; nous souhaitions associer à cet engagement une dimension plus spirituelle et plus intime, dimension qu’on peut retrouver dans une cérémonie religieuse.

Mais le mariage religieux ne correspondait pas à nos convictions, Dorothée ne voulait pas se faire baptiser pour l’occasion et nous ne voulions pas nous marier à l’église pour le « folklore ». De plus, les cérémonies auxquelles nous avons assisté ont souvent donné lieu à un discours très moralisateur et procréateur de la part du prêtre… Bref, cette forme de cérémonie n’aurait pas été honnête envers nous-mêmes et les gens présents.

La cérémonie laïque est devenue une évidence quand nous en avons entendu parler la première fois. Nos témoins avaient préparé et officié à une cérémonie laïque il y a quelques années ; quand ils nous en avaient parlé, nous nous étions dit que c’était ce qui nous correspondait.

Une autre possibilité aurait été de personnaliser notre mariage civil en y incorporant des textes et des prises de paroles ; c’est parfois faisable dans les petites villes ou quand on connaît l’officier d’état civil. Dans notre cas, nous tenions à nous marier au Capitole de Toulouse (la ville où nous vivons), d’autant plus que le cadre y est magnifique ! Mais l’organisation ne laissait pas la place à une personnalisation de l’engagement.

Quelques sources d’inspiration

Des livres: Éloge du mariage, de l’engagement et autres folies de Christiane Singer et Se marier autrement de Florence Servan-Schreiber
Un site : vous êtes dessus 🙂 Le plus dur ayant été pour moi (Jean) de m’en inspirer tout en arrivant à faire notre propre cérémonie.

Choisir nos officiants

Nous avons demandé à Pierre (le grand frère de Jean) et Hélène (sa femme), mariés depuis 5 ans, d’être nos officiants. Nous avions beaucoup discuté avec eux de l’engagement, du mariage, de projet de vie et de couple. Il était alors évident qu’ils seraient nos officiants, récemment mariés ils pouvaient nous guider pour la construction de notre propre cérémonie.
A posteriori, nous pensons qu’il est très important de bien expliquer aux officiants le rôle qu’on attend d’eux. Dans notre cas, ils ont d’abord craint de devoir jouer le rôle du prêtre, d’avoir la charge de nous marier ; de plus, ils ne comprenaient pas pourquoi nous les avions choisi eux, ils ne voulaient pas être des modèles. Au cours des discussions que nous avons eu, ils ont osé émettre les interrogations qui les gênaient et les réponses que nous devions leur apporter nous ont obligés à formuler correctement ce que nous souhaitions : qu’ils soient les chefs d’orchestre d’une partition dont nous ne voulions pas connaître toutes les mesures.

Nos attentes par rapport à cette cérémonie

Nous voulions que les gens soient à l’aise, que la cérémonie ne soit pas le passage obligé avant le vin d’honneur. Beaucoup de nos invités étaient en couple, certains étaient mariés, d’autres y réfléchissaient, certains étaient croyants, d’autres pas… Il ne nous fallait choquer personne, et ne pas sembler moralisateurs ou prétentieux dans nos choix, que les gens comprennent que nos choix n’engagaient que nous, que de la même manière qu’ils les respectaient nous respections les leurs.

Nous souhaitions aussi que les personnes qui le voulaient puissent s’exprimer, quelle que soit la forme, et pour nous laisser la surprise, nos officiants avaient pour charge de coordonner leurs interventions.

Comme nous l’espérions, la cérémonie a pu se dérouler en plein air.

Sous les arbres

Le fond et la forme ont lentement mûri au fil des mois de préparation de notre mariage. Nous avons d’abord investi dans un « carnet de mariage » qui nous suivait partout et tout le temps. Pas un week-end sans lui ! Tout ce qui nous traversait l’esprit en questions/réponses/idées était systématiquement noté, plus ou moins anarchiquement… Très vite, se sont détachés des incontournables : pourquoi une cérémonie laïque, le thème de notre mariage, l’engagement l’un envers l’autre, le temps de libre expression.

Notre thème « la route » s’est naturellement imposé, car nos longs (et fréquents) trajets en voiture sont très souvent l’occasion de discussions enflammées, de débats, de décisions… et le carnet de mariage a souvent été rempli en voiture ; c’est d’ailleurs lui qui nous a accompagné tout au long de la cérémonie et qui nous accompagne encore aujourd’hui…

La cérémonie laïque dans le détail

Le plan était le suivant :

  • musique d’installation pour signaler à nos invités que nous allons démarrer : Njósnavélin de Sigùr Rós
  • morceau créé par Olivier (le grand frère de Jean) pour l’arrivée de Dorothée aux bras de ses parents
  • mot d’accueil par Pierre, l’officiant
  • extrait d’un texte de Martin Gray : l’amour est emportement, lu par Aurélie et Matthieu (le petit frère de Jean) mariés 6 semaines plus tôt
  • rappel de notre mariage civil la veille et de ce qu’est la laïcité
  • notre mot de remerciement puis, parce que d’autres l’ont fait mieux que nous : Hommages d’Yves Duteil
  • interventions de ceux qui le souhaitaient, orchestrées par les officiants
  • notre intervention pour dire pourquoi nous nous mariions et pourquoi sous cette forme
  • musique pour introduire nos voeux : Ta p’tite flamme d’Amélie-les-crayons (1ère partie)
  • échange de nos vœux autour du rempotage d’un kumquat. Comme nous avions déjà échangé nos alliances à la mairie, nous ne voulions pas les enlever, mais malgré tout nous voulions symboliser cet échange. L’arbre, c’est notre petit côté nature, c’est la promesse tacite que nous nous faisions de le planter un jour dans le jardin de notre maison pour le laisser s’épanouir lorsqu’il serait suffisamment fort pour affronter un hiver seul

Symbole : planter un arbre

  • fin de Ta p’tite flamme
  • geste collectif : nous avions demandé à tous de venir avec de la terre d’un endroit qui leur était cher. C’est à ce moment-là qu’ils l’ont versé autour de l’arbre. Love is all de Roger Glover en fond sonore
  • étreintes et remerciements/félicitations sur la fin de la chanson suivie par Here come the sun des Beatles

Referons-nous un jour une cérémonie laïque ?

Il est très probable que nous organisions une cérémonie pour baptiser nos enfants (nous souhaitons qu’ils aient un parrain et une marraine…). L’avantage et l’inconvénient de faire sa cérémonie « soi-même » c’est la liberté dans le ton et les paroles que cela procure, mais surtout oblige la réflexion des protagonistes ! Nous n’avons pas eu d’autres choix que de nous mettre d’accord sur chaque mot prononcé, sur chaque symbole que nous voulions faire apparaître et lorsque l’autre n’était pas d’accord, nous étions bien forcés d’essayer de le convaincre et pour cela d’argumenter et de raisonner notre discours. Il y a beaucoup de « travail » derrière une cérémonie quelle qu’elle soit et quel plaisir de le faire ensemble et de comprendre nos motivations profondes !
Alors, oui, nous y réfléchirons aussi intensément pour nos enfants !

« Le plus beau jour de notre vie » ?

Avant le mariage, nous avions du mal à croire les gens qui nous disaient « ce sera le plus beau jour de votre vie ». Quel sens de l’exagération ! Pour nous, ce serait un beau jour parmi plein d’autres… Mais en fait c’est vrai ! C’est le plus beau jour de notre vie, il y a une telle dose d’amour qui s’est dégagée de cette journée. Avec nos amis et notre famille, nous avons vécu et fait des choses d’une intensité que nous n’aurions jamais osé imaginer.

Merci encore à Dorothée et Jean pour ce partage ! Une jolie rencontre de plus grâce à ce blog (en attendant de se voir en vrai !) … Et heureux mariage !

Dorothée & Jean : l’organisation

Nous retrouvons Dorothée et Jean, qui ont déjà évoqué leurs valeurs, pour cette fois, parler de l’organisation de leur mariage en deux temps !

Comment s’habille-t-on ?

Pour nos invités, nous n’avions pas de dress-code ; nous leur avions juste donné l’information que nous serions à la campagne, qu’il fallait se sentir à l’aise, et que prévoir un chapeau pouvait être un bon choix dans la mesure où une bonne partie de la journée devait se dérouler en extérieur.

Dorothée : De la même manière que nous voulions recevoir nos invités comme à la maison, je voulais être à l’aise avec mes vêtements, et je ne l’envisageais pas avec 3 jupons et 4 cerceaux ; de toute façon pour danser, ce n’est pas pratique ! Et c’est assez difficile à remettre. Je ne voulais pas une robe d’un jour, mais la robe du jour que je reporterais en repensant à cette journée. J’avais donc repéré un modèle d’un styliste australien que je voulais faire refaire à une couturière toulousaine en l’adaptant pour pouvoir la remettre, mais le prix m’a freiné. L’unicité a ses limites…

Du coup, j’ai trouvé (mi-juillet chez Coast, une boutique anglaise) une robe pour le samedi, mais je n’étais pas complètement convaincue. Et 15 jours avant la date, en allant manger en ville dans un quartier où je ne vais que très rarement, j’ai flashé sur LA robe. Elle tournait impeccablement bien !
J’ai utilisé la première pour le vendredi, à la mairie.

A la mairie

La robe du samedi n’a été retouchée que sur la longueur parce que je voulais libérer les chevilles lorsque je portais les talons pour danser et pouvoir la porter avec des chaussures plates pour le reste de la journée. La seule chose qui m’inquiétait était que le noir de ma robe choque Belle-Maman… que j’ai découverte en noire quand je suis arrivée aux bras de mes parents !

– Jean: Je voulais un costume simple, que je puisse reporter (pas de queue de pie ou veste longue,  ni veston). J’ai trouvé mon bonheur lors du même voyage à Londres évoqué plus haut, 2 mois avant le jour J.

Pour la cérémonie laïque

Nous avons acheté les pierres qui ornent nos alliances durant un voyage à Maurice quelques jours après que Jean ait fait sa demande (nous avions toujours plus ou moins su que nous allions nous marier, restait à répondre aux questions quand et comment, c’est le début de cette réflexion que marquait la demande en mariage). Ce sont des tanzanites, des pierres un peu méconnues qui nous permettait de nous imaginer que peu d’alliances ressembleraient aux nôtres. Nous sommes allés voir un joaillier à Toulouse qui les a montées.

Une de mes photos préférées !

Que mange-t-on ?

Le lieu qui nous accueillait a fait le choix de créer un emploi de cuisinier plutôt que de mettre la cuisine aux normes européennes pour pouvoir accueillir des traiteurs extérieurs. Nous avons aimé l’idée. Et le cuisinier est doué ! Pour la pièce montée, ce sont les gens du Domaine qui nous ont conseillés un pâtissier d’un village pas loin. Tous cuisinaient des produits locaux. Les canards (pour le foie gras et le magret) avaient grandi dans une ferme à moins de 5 km. Le vin (aussi conseillé par les gens du Domaine) venait de domaines voisins, sauf le vin du dessert que nous sommes allés chercher à Gaillac. Nous avons essayé autant que possible de prendre des produits locaux avec peu de transport -ou tout du moins pas de transport supplémentaire ; ainsi la brioche pour le samedi soir qui venait de Vendée a été amenée par des invités ; les confitures étaient faites maison par nos mamans ; le punch et l’apéritif maison servis au vin d’honneur par les parents des mariés. Seule entorse : le fromage, nous avons pris chez notre crémière habituelle un comté au gros sel, affinage 36 mois, du tonnerre ! Les autres fromages venaient de la région.

Un mariage mêlant…

Un an avant le mariage, nous avions rendu visite à chacun des invités (avec un tour de France réalisé en 15 jours) pour leur faire part de notre choix et leur annoncer la date ; nous en avions profité pour expliquer la forme que prendrait notre mariage. Ces annonces ont suscité beaucoup de curiosité et des discussions très intéressantes, des échanges de point de vue.

Traditions…
– la mairie (!)
– le choix d’un thème, même s’il était original : la route (comme dit précédemment, nous passons beaucoup de temps en voiture et nous aimions filer la métaphore sur le chemin à parcourir)
– l’organisation typiquement vendéenne de la journée : cérémonie en fin de matinée, vin d’honneur, repas le midi (de 14h à 18h environ, en plein air encore), bal en début de soirée (21h) et danse de la brioche à mi-soirée (23h, suivi d’une petite pause pour manger de la brioche et des fruits). Cette organisation permet de profiter pleinement de la journée, et permet aux personnes âgées de bien danser sans regretter d’aller se coucher alors que la fête bat son plein).
– l’arrivée de la mariée au bras de Papa à la mairie et aux bras de Papa et Maman à la cérémonie
– les dragées
– la pièce montée (Dorothée adore les choux à la crème pâtissière)

… et choix atypiques
– nous n’avons pas invités tous les membres de nos familles et avons plus ou moins bien assumé de ne rendre aucune invitation par politesse (à ceux qui nous avaient invité à leur mariage notamment)…
– un nombre relativement restreint d’invités
– notre animateur qui a été là du vin d’honneur à la dernière danse. Il nous avait été recommandé par un collègue quand nous recherchions de la musique pour le bal. Après l’entrée du repas de mariage, il s’est mis à chanter tout ce que nous lui demandions. Il a répondu à toutes les demandes, même les plus tordues (ce qui a d’ailleurs constitué le jeu de nos invités : arriver à le coller !). Nous ne savions pas à quoi nous attendre quand nous l’avons rencontré, même s’il nous avait mis à l’aise lors du premier rendez-vous, et que nous partagions les mêmes goûts musicaux !
– la table des mariés et des témoins était au centre d’un cercle décrit par les autres tables et les parents, oncles, tantes et grand-mère ont été réunies à la même table.

Au final, le cadre a rapidement mis nos invités à l’aise (grande tablée commune le vendredi soir) qui auraient pu être perdus (certains ne connaissant que les mariés) et ils ont lié connaissance, un peu contraints et forcés !

Des inspirations pour la déco ?

Style me pretty & consorts sont un formidable réservoir d’idées, mais on en a vite fait le tour. Beaucoup de mariages s’inspirent les uns des autres, alors à un moment on décide de trouver sa propre voie. Je crois qu’à force de nous gaver d’images, de lecture, de mauvaises interprétations de photos, de discussions, de partage avec la famille/les amis/des inconnus, les graines que les autres semaient ont fini par germer pour donner notre fleur à nous. Le thème de la route se prêtait facilement à une décoration adaptée :
– un grand panneau directionnel  pour indiquer les provenances de chacun (et la distance parcourue)
– porte-noms reproduisant des panneaux signalétiques (qui autant que nous le pouvions étaient en lien avec la personne, la petite Anouk était en plein dans sa période docteur !)

On the road ...

– la cagnotte était en forme de borne kilométrique (N20 pour ceux qui suivent…)
– j’ai récupéré auprès d’un sous-traitant de véritables panneaux signalétiques pour les plateaux de fromage
– le plan de table était en forme de panneau de rond-point et de fait les tables disposés en rond autour de la table des mariés…
L’ensemble de la déco a été réalisé par nos parents et nous. Mais le cadre n’avait pas besoin de beaucoup…

Cadeaux et livre d’or

Nos invités sont repartis avec des dragées (pour se conformer à la tradition, c’est important les traditions ! 😉 ) disposées sur les tables. Nous avions aussi placé dans les chambres  une mignonette de floc de gascogne pour les femmes et d’armagnac pour les hommes, ainsi qu’un paquet de gâteaux faits et emballés maison.

Nous avions aussi demandé à nos invités de nous préparer un CD de leurs musiques préférées afin de nous accompagner sur la route. Nous faisons beaucoup de voiture pour rendre visite aux uns et aux autres qui sont dispersés un peu partout – une entorse au concept locavore 🙂 – c’était donc pour nous un moyen de rattacher des chansons à des personnes et (re)découvrir leurs goûts.

Enfin, nous avons préféré un arbre à petits mots plutôt qu’un cahier, chacun était ainsi libre d’écrire quand il le voulait sans attendre que le cahier soit libre, et pas de pages vides non plus ! Un appareil photo et une petite imprimante étaient à disposition pour que les gens s’immortalisent dans un endroit du Domaine. Un fil à « photo » avait été tendu et ainsi les photos de tous participaient à la décoration du samedi et du dimanche !

L'arbre à mots

Alors, ça ne donne pas envie d’être une petite souris pour assister à tout ça ? Et encore, vous n’avez pas eu le récit de la cérémonie laïque … ce sera le prochain, et dernier épisode !

Dorothée & Jean : leurs valeurs, leurs envies

Ce blog m’a permis de faire quelques jolies rencontres … Et notamment, de prendre connaissance du mariage écologique et laïc de Dorothée et de Jean.

Avec des « gros cailloux » de départ assez semblables aux nôtres, ces amoureux sont arrivées à deux journées, et à une cérémonie de mariage très différentes … Et pourtant ! Tout leur ressemble, et à voir leurs sourires, dépasse même leurs attentes !

Mais je leur laisse la parole …

Le couple

Nous nous sommes rencontrés en 2006, à un mariage d’un ami (de Jean) et d’une amie (de Dorothée). Un mariage à Orléans alors que nous habitions l’un et l’autre Toulouse. Nous avons covoituré pour le retour, la première d’une très longue série de discussions enflammées en voiture. Quelques semaines plus tard, notre histoire de couple naissait ; un an plus tard nous achetions un appartement et nous pacsions dans la foulée. En septembre 2010, nous nous sommes mariés à Eauze, dans le Gers.

L’esprit du mariage

Trois mots qui résument l’esprit de notre mariage…
– « Comme à la maison ».  Nous souhaitions recevoir les gens comme chez nous : des chambres pour chacun, des temps libres pour que nous puissions tous nous poser, savourer, discuter, jouer…
– locavore : vin, fromage, repas étaient des produits locaux ou régionaux, et l’apéritif était préparé par nos parents
– bisou : Entre nous bien sûr, mais aussi avec nos invités. Pendant ces quelques jours nous avons très souvent pris dans nos bras nos parents, nos frères et belles-sœurs, nos amis… sans aucune retenue. Embrassades chargées d’émotion, certaines comme nous ne les ferons peut-être plus.

Sans aucune retenue... le bonheur !

Les lieux

Nous tenions à nous marier au Capitole de Toulouse (parce que la salle est magnifique et pleine de symboles pour nous), parce que c’est notre ville et parce que nous tenions à l’idée de « recevoir » chez nous (et pas chez les parents de l’un ou l’autre).

Le Capitole, salle des illustres ...

Mais dans les mairies des grandes villes l’été, les mariages du samedi se font à la chaîne ; nous avons donc opté pour le vendredi.

Pour le WE, nous avions une liste édifiante de critères : vrai parquet pour la salle de danse, chambres et non pas dortoirs pour loger nos invités, pleine nature, possibilité d’être dehors souvent/tout le temps… Nous avons trouvé notre bonheur au domaine du Possible à Escoubet (Gers).

Un mariage intimiste

– Jean : De nos discussions avec de jeunes couples mariés, j’avais trop souvent entendu que « la journée passe très vite » et qu’ « on n’a pas le temps de profiter des invités ». Il était hors de question de ne pas savourer ce moment que nous mettrions un an à préparer, nous avons donc choisi d’organiser le mariage sur tout un WE (qui commençait le vendredi matin pour les témoins, parents, frères et belles-sœurs, vendredi après-midi pour les autres), et de réduire la liste de nos invités (rompant avec la tradition familiale) pour pouvoir passer du temps avec chacun.
Certaines des personnes qui n’étaient pas invitées nous ont d’ailleurs permis de mieux assumer ce choix en nous souhaitant sincèrement de bien profiter de notre mariage, et en nous disant que nous avions raison d’organiser notre mariage comme nous le souhaitions ; qu’ils auraient aimé avoir cette même liberté à leur époque.

– Dorothée : Je voulais que notre mariage nous appartienne et j’ai toujours détesté des événements où les invitants ne connaissaient pas tous les invités. Notamment des parents éloignés – dans tous les sens du terme – qui ne reconnaissent la mariée que parce qu’elle est en blanc… Il me paraissait important de bien connaître tous les gens rassemblés autour de nous et qu’eux nous connaissent réellement, même si chacun connaît des facettes différentes.
Par ailleurs, je suis plus éloignée de ma famille que Jean de la sienne qui avait pour habitude de rencontrer oncles, tantes et cousins au moins une fois par an à Noël. Alors de mon côté, le choix des invités a été rapide, parents, frère, grand-mère, un oncle paternel, une tante maternelle. Afin d’équilibrer les 2 familles Jean a fait de même : parents, frères, grand-mère, parrain et marraine. Sans cela, il aurait pu y avoir une centaine de personnes de ma belle-famille pour une dizaine de la mienne ; nous aurions alors été loin d’un cadre intimiste…

Un mariage « raisonné »

Nous voulions que notre mariage soit le plus en adéquation possible avec nos idéaux de consommation (consommer local et le moins possible – car la vraie économie est ce que l’on ne consomme pas pour reprendre un slogan actuel). Ainsi nous avons choisi :

– d’utiliser des produits locaux, en adaptant donc le menu à ce qui se faisait dans la région (ceci dit, le Gers n’est pas le pire département niveau culinaire, très loin de là même 🙂 ) ;
–  de servir au plat plutôt qu’à l’assiette (la soupe du vendredi soir a ainsi pu être resservie…) ;
–  de réutiliser ou en détourner des objets du quotidien (bocaux Le Parfait pour les compositions, pas de fleurs coupées, parce que c’est quand même plus joli vivant d’où les terrariums) en utilisant ce que nos placards nous offraient ou la nature environnante ;

– d’aller en métro et en cycloville à la mairie ;

A bicyclette... ou presque !

– de ne pas utiliser de produits « jetables » ;
– de passer tout le week-end au même endroit sans que personne n’ait besoin de prendre la voiture ;
– de remplir au maximum les voitures pour venir jusqu’au Domaine et en repartir (toutes les voitures étaient pleines, mais pas des mêmes personnes entre l’aller et le retour…).

Un mariage ludique

Nous aimons beaucoup jouer ; il était naturel de faire transparaître ceci dans notre mariage. Les jeux présents étaient donc les nôtres : palet vendéen (l’équivalent dans ses règles d’un jeu de pétanque) et möllky (jeu de quilles finlandais). Les jeux de möllky sont faits maison. Et enfin quelques jeux emmenés par nos invités, et un babyfoot disponible au Domaine.
Pendant le repas, il y a aussi eu plusieurs jeux, notamment un tournez-manège (source de bons fou-rires), et une animation pour laquelle plusieurs de nos amis avaient apporté un objet qui les associait à nous ; charge à nous de retrouver à qui correspondait l’objet et expliquer pourquoi (l’occasion pour l’assemblée d’apprendre quelques détails croustillants sur nous et notre histoire).

Un mariage participatif

 – Nous avions quatre photographes « amateurs éclairés » dans l’assistance qui ont aussi fait de très belles photos, en complément de celles du photographe officiel (qui est aussi un ami).
– Olivier, grand frère du marié, a composé et joué le morceau pour l’entrée de la mariée
– la Maman (et le papa, un peu) de la mariée a fait tous les marque-places et notre urne
– la Maman (et le papa, un peu aussi) du marié a fait les bouquets, les terrariums et les porte-dragées
– un couple d’amis a fait un film retraçant nos vies de notre naissance à notre mariage…
Maintenant que vous connaissez un peu mieux nos amoureux et leur projet … je vous laisse (un peu) patienter pour découvrir la suite : l’organisation pratique et la cérémonie laïque !